Category: Développement commercial

[Guide VVR International] Comment régler vos achats lors de votre voyage en Chine ?

La Chine, en tête dans l’utilisation du paiement électronique en Asie et dans le Monde.

En Chine, le mode de paiement à privilégier est passé de l’espèce au paiement mobile, au détriment des cartes de crédit. En effet, aujourd’hui la Chine est le leader mondial dans l’utilisation du paiement via les applications des téléphones portables. Alipay ou WeChat Pay sont les modes de paiement principaux de la quasi-totalité de la population chinoise, qu’elle soit urbaine ou rurale, et permettent tant de payer un fruit à un vendeur de rue, que de s’acheter un billet d’avion pour l’Europe.

Le paiement électronique : indispensable pour accéder à certaines applications et services

Les paiements en liquide sont toujours acceptés en théorie, à l’exception des commandes et services liés à des applications comme DIDI, un service de VTC très répandu en Chine, équivalent à Uber, ou les services de restauration à domicile. Ces applications ne peuvent être payées qu’avec un paiement électronique. Il ne vous sera donc pas possible de commander un chauffeur DIDI, sans avoir mis en place une solution de paiement électronique au préalable. A noter : DIDI peut être utilisé directement via Alipay et dispose d’une interface en anglais, ce qui n’est pas le cas de toutes les applications. En effet, certaines applications comme Meituan and Ele.me proposant de la vente de nourriture à emporter ne sont encore disponibles qu’en chinois.

Le recul du paiement en espèces dans tous les secteurs de l’économie chinoise

Il est cependant à noter, que la majorité des vendeurs (chauffeurs de taxi, épiciers…), et des entreprises (restaurants et autres…) préfèrent très fortement être payés par Alipay et WeChat Pay qu’en espèces.

Quant à la carte bancaire internationale, celle-ci est en théorie acceptée dans les magasins, restaurants et hôtels dans les grandes villes, comme Shanghai, Beijing Shenzhen ou Guangzhou, mais les terminaux acceptant les cartes internationales ayant été pas ou très peu utilisés durant les 3 dernières années, il arrive que cela ne soit plus possible.

Le paiement électronique est désormais accessible aux étrangers

Historiquement, ces 2 moyens de paiement étaient accessibles uniquement aux détenteurs de carte bancaire émise par une banque chinoise ; cela rendait les voyages en Chine de plus en plus complexes pour les étrangers non-résidents.

Afin de faciliter votre voyage et d’assurer vos paiements en toutes circonstances, il est donc conseillé d’opter pour une des options de paiement électronique : WeChat Pay et Alipay.

Depuis aout 2023, ces méthodes sont enfin accessibles aux étrangers ne disposant pas d’un compte en banque chinois ! Désormais, il est possible de s’inscrire sur Alipay ou WeChat Pay avec :

  • un numéro de téléphone non-chinois
  • les informations d’un passeport étranger
  • une carte bancaire internationale

… Pour finalement créer un compte Alipay et / ou WeChat Pay. Une ne fois cela fait, vous pourrez utiliser ces 2 applications pour vos achats du quotidien.

Le taux de change appliqué lors de vos transactions est défini par la banque émettrice de votre carte bancaire. Néanmoins, il est possible que certaines fonctions comme les transferts d’argents ou les envois d’enveloppes rouges (option permettant d’envoyer des cadeaux à ses contacts, faisant écho à la tradition des enveloppes rouges données aux enfants à l’occasion du nouvel an chinois) ne soient pas accessibles avec une carte bancaire étrangère.

A noter avant de s’inscrire sur WeChat Pay et Alipay

  • Avant de procéder à l’inscription à l’une de ces applications, assurez-vous que vous êtes en mesure de recevoir les codes de vérifications par SMS qui vous seront envoyés lors de la création du compte (dans le cas contraire, il sera indispensable de se procurer une carte SIM chinoise).
  • Il est possible de réaliser l’inscription depuis l’étranger cependant, la vérification d’identité doit être faite en Chine car la fonction de reconnaissance faciale n’est pas disponible dans certains pays.

Guide pratique d’installation ALIPAY

  1. Téléchargez l’application et inscrivez-vous en choisissant la version internationale
  2. Ajoutez votre compte en banque en appuyant sur « add now », puis laissez-vous guider par l’application pour compléter l’inscription
  3. Scannez les QR codes des commerçants ou présentez votre QR code personnel pour payer.

Guide pratique d’installation WECHATPAY

  1. Installez WeChat sur votre téléphone (ou assurez-vous d’avoir la version la plus récente, effectuez la dernière mise à jour si besoin) puis inscrivez-vous avec votre numéro de téléphone ou connectez-vous.
  2. Activez Weixin Pay : pour cela appuyer sur « Me » – « Service » puis « Wallet » dans l’application. Il est également possible d’activer Weixin pay en appuyant, en bas sur Me – settings – general – tools – weixin pay
  3. Compétez vos informations et ajoutez une carte en allant dans l’onglet Wallet puis en appuyant sur « add a card » pour ajouter votre carte. Il faut accepter les conditions d’utilisation et suivre les étapes afin de compléter les informations d’identité (si vous utilisez un passeport pour cette étape, vous recevrez une notification qui vous invitera à charger une copie de votre pièce d’identité dans l’application). Enfin appuyez sur « Next » et suivez les instructions de l’application pour ajouter votre carte.
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VVR International : la capacité d’innovation en Chine

Interview de Camille Verchery, dans la lettre du Club Chine de l’EM Lyon

Camille Verchery, directeur et fondateur de VVR International, a exposé les forces et les dynamiques du marché chinois tout en mettant en lumière les opportunités offertes aux entreprises françaises lors d’une interview accordée à l’EM Lyon, pour le Club Chine.

L’énergie : au coeur de la stratégie de développement de la puissance chinoise

Tout d’abord, le secteur de l’énergie est devenu en quelques années un secteur stratégique pour la Chine. Ne disposant pas d’énergies fossiles, le pays a investi massivement dans la recherche et le développement d’alternatives afin d’accroître son indépendance vis-à-vis du reste du monde. Ainsi, la Chine est désormais l’un des leaders dans le domaine de l’énergie éolienne et photovoltaïque mais aussi nucléaire. C’est également un acteur de premier plan dans l’industrie des batteries et dans les techniques d’exploitation de l’hydrogène.

L’enjeu pour les entreprises françaises en pointe dans ces domaines sera de se positionner sur ce marché chinois en demande de technologies innovantes.

L’essor du marché de la santé en Chine et les dispositifs médicaux

Le marché de la santé en Chine est extrêmement dynamique. Cette croissance s’explique notamment par le vieillissement de la population et de l’augmentation des exigences en matière de services de santé. La Chine souhaite bénéficier de l’excellence des entreprises étrangères dans ce secteur et mène pour cela des politiques d’attractivité.

Enfin, l’instauration de la sécurité sociale qui s’inscrit dans la volonté de l’Etat d’améliorer le niveau de santé global de la population offre de nombreuses opportunités de développement pour les entreprises françaises innovantes de la santé et des dispositifs médicaux.

Start-up et innovation : la Chine sur le devant de la scène internationale

La Chine est devenue l’un des plus grands incubateurs de start-ups au niveau mondial. Ce succès est porté par les financements et les politiques d’incitations de l’Etat qui a conscience du rôle décisif et stratégique qu’occupe l’innovation dans le jeu politique et économique international.

Dans ce contexte, il s’agit désormais d’identifier les secteurs dans lesquels la France détient le leadership, et d’analyser les avancées chinoises afin de mettre en place des stratégies permettant aux entreprises françaises d’en bénéficier.

Une expertise régionale pour un succès mondial

Au regard des dynamiques de marché et enjeux actuels, le développement à l’international des entreprises est souvent voué à s’étendre à des aires géographiques au-delà de la Chine. C’est pourquoi, VVR International a participé à la fondation de Globallians. Ce réseau de partenaires rassemble aujourd’hui 16 sociétés d’accompagnement au développement international, spécialisées sur une région du monde.

Grâce à leur coopération à travers le réseau Globallians, ces sociétés sont en mesure d’accompagner les entreprises à l’international tout en offrant l’expertise nécessaire à la prise en compte des spécificités propre à chacune des régions ciblées.

Retrouvez l’intégralité de l’interview en ligne sur la page LinkedIn de l’EM lyon ou en cliquant ici pour télécharger le PDF.

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La vitalité du marché des compléments alimentaires en Chine

Au croisement de la médecine, du secteur du bien-être et de la cosmétique, le marché des compléments alimentaires est particulièrement dynamique en Chine. Celui-ci a généré plus de 31 Milliards de dollars en 2022. Depuis 2018, la croissance est de plus de 5% d’une année sur l’autre et poursuit cette dynamique.

Parmi les effets attendus des compléments alimentaires, c’est le renforcement des défenses immunitaires qui est fortement recherché par les consommateurs chinois puisqu’ils représentent 29% des compléments vendus, devant les vitamines qui génèrent 15% du marché, et les compléments aidant à lutter contre la fatigue qui correspondent à 13% des ventes.

Le pic de consommation observé entre octobre et décembre en 2021 met en avant la volonté des consommateurs de préparer leur corps à la saison hivernale plus propice au développement de maladies et à la circulation des virus saisonniers.

Une attention plus grande apportée au bien-être et à la santé s’observe depuis quelques années en Chine et s’est intensifiée avec l’épidémie de Covid mais également avec les réseaux sociaux sur lesquels les influenceurs font la promotion de leur hygiène de vie combinant sport, alimentation et produits de soin et de santé innovants. Cela contribue à la croissance du secteur des compléments alimentaires, à la diversification des produits ainsi que des profils consommateurs.

En effet, le marché s’élargit en direction de populations plus jeunes qui découvrent une gamme de produits et de principes actifs adaptés à leurs besoins. Néanmoins la consommation de compléments alimentaires est géographiquement et sociologiquement centrée, en effet cette consommation est majoritairement portée par les populations urbaines appartenant aux catégories socio-professionnelles supérieures. Enfin, au sein de cette population, les pratiques liées à l’hygiène de vie et les habitudes de consommation varient selon l’âge et le sexe : malgré un élargissement du marché et une augmentation du taux de pénétration générale, les personnes âgées et les femmes demeurent le cœur de cible de ces produits.

Panorama du marché chinois des compléments alimentaires

Le marché des compléments alimentaires est dominé par les acteurs nationaux : 4 des 5 principales entreprises sont chinoises :

  • By-Health détient 6% du marché des compléments alimentaires,
  • Amway en détient quant à elle 4%.

Parmi les 16 535 références officiellement enregistrées en Chine en 2020, seulement 783 étaient des produits importés (soit 5% des produits présents sur le marché).

A ces produits enregistrés s’ajoutent les produits étrangers entrant sur le marché chinois via les plateformes de cross border e-commerce.

Ainsi, en 2021, les importations représentaient au total 17,8 % du marché des compléments alimentaires en Chine. Bien que cette part du marché soit encore faible, la valeur de cette dernière est en constante augmentation depuis 2017. En effet les importations de compléments alimentaires représentaient en 2017 moins de 2,2 Milliards de dollars, elles ont atteint une valeur de plus de 5 Milliards en 2021.

Les pays importateurs de compléments alimentaires en Chine

Parmi ces pays importateurs :

  • Les États-Unis détiennent 20% de parts du marché des compléments importés,
  • Suivis de l’Australie et de l’Allemagne.
  • La France compte de nombreuses entreprises à la pointe dans ce secteur pourtant elles ne représentent que 4% des importations en Chine.

La distribution des compléments alimentaires en Chine

En Chine, les compléments alimentaires sont majoritairement commercialisés sur le marché après avoir été officiellement enregistrés et validés par les autorités (93%).

Seule une infime part (environ 7%) est vendue en Chine via le cross border e-commerce. Les produits sont alors vendus sur des plateformes dédiées à ce mode de commercialisation. L’entreprise est dispensée de la validation préalable des autorités mais elle ne peut pas accéder aux circuits de distribution domestiques (online et offline).

Sur le marché domestique, les compléments alimentaires sont achetés via différents canaux mêlant online et offline. Néanmoins cette organisation multicanale évolue. Jusqu’en 2017 les supermarchés étaient le canal de vente principal pour les compléments alimentaires, représentant environ 45% des ventes totales, mais son importance n’a cessé de diminuer depuis, au profit de la vente en ligne.

En 2020, 44% des achats de compléments alimentaires en Chine sont faits en ligne (sur des plateformes telles TMall…) contre 30% au supermarché, le reste des ventes se fait via des magasins franchisés, de la vente directe…

Le choix entre marché domestique, et cross border e-commerce, dépend de la taille de l’entreprise et des objectifs visés à court, moyen et long terme. Pour les moyennes et grandes entreprises souhaitant se développer en Chine de manière pérenne, la solution la plus adaptée est de se lancer dans la certification chinoise de ses produits, afin de pouvoir être présent sur le marché domestique, bien que la certification des produits présente un coût et des délais importants. En effet, ce mode d’importation permettra à l’entreprise de s’inscrire durablement sur le marché chinois en obtenant une reconnaissance officielle de l’Etat. Grâce à cette validation, l’entreprise pourra déployer ses produits sur l’ensemble des canaux de commercialisation, et gagnera ainsi plus facilement la reconnaissance et la confiance des consommateurs.

Le cross border e-commerce, représente pour les entreprises étrangères du secteur, une opportunité pour tester le marché rapidement, sans se lancer dans une procédure d’enregistrement. Cependant, ce canal ne représente qu’une faible part du marché global.

L’importation des compléments alimentaires en Chine

La procédure d’importation sur le marché domestique varie selon la nature des compléments alimentaires. En effet, les autorités chinoises divisent ces produits selon deux catégories en fonction de la composition et des revendications.

  1. Si le complément alimentaire offre par sa composition un supplément de vitamines et de minéraux (parmi la liste de 24 ingrédients établie par les autorités), l’entreprise devra suivre la procédure de dépôt (filing), qui dure environ 6 mois lors de la première importation. L’autorisation d’importation sera ensuite valable sans limite dans le temps et les importations suivantes seront plus rapides.
  2. En revanche, si le produit à importer est basé sur un principe actif revendiquant des effets précis sur la santé (amélioration du système immunitaire, diminution de la fatigue, etc.), il appartient alors à la catégorie des Fuctional Vitamin Dietary Supplements. Dans ce cas, l’entreprise devra répondre à des conditions d’importation plus exigeantes nécessaires à la validation de la procédure d’enregistrement (registration). Cet enregistrement prend en moyenne entre 2 ans et demi et trois ans à être validée et nécessitera le recours à des acteurs tiers.

VVR Médical, filiale de VVR International dédiée à la santé et aux technologies médicales met ses compétences à votre service pour accélérer, sécuriser et pérenniser le développement de votre entreprise en Chine. Forte d’une équipe dédiée de 12 personnes comptant plus de 15 ans d’expérience en Chine en santé humaine, VVR Medical offre à ses clients l’ensemble des services du Groupe ajustés aux enjeux et aux exigences propres à ce secteur.

Vous avez un projet de distribution en Chine? contactez-nous!

Ce sujet vous intéresse? Découvrez aussi notre article dédié au “webinair sur la filière compléments alimentaires en Chine” qui s’est tenu en janvier 2023.

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Les produits laitiers en Chine : un marché à la croissance solide

Le marché des produits laitiers en Chine : une croissance qui profite aux marques étrangères

  • Les produits laitiers ont été introduits récemment au régime alimentaire des chinois.
  • Leur consommation a débuté dans les années 1990 et a connu jusqu’aux années 2000 une croissance timide.
  • Aujourd’hui, l’intérêt de la population pour les questions relatives à la nutrition a fait exploser le marché.

Le marché des produits laitiers en Chine : une croissance qui profite aux marques étrangères

En 2020, les ventes de produits laitiers en Chine s’élevaient à 62 Milliards d’USD. Bien que les chiffres soient encore inférieurs aux 159 Milliards d’USD du marché européen, la consommation de produits laitiers s’ancre dans les pratiques de la population chinoise.

En 2021, en moyenne, chaque habitant consommait l’équivalent de 53 litres de lait par an. Cette consommation reste inférieure à la moyenne mondiale qui est estimée à 114 litres (d’après Business France) mais elle poursuit sa croissance.

Avec de vastes exploitations et des usines soutenues par l’Etat, la Chine est le 3e producteur de lait mondial.

Pourtant, la production nationale ne couvre qu’une partie de la demande. C’est pourquoi le pays importe massivement du lait de l’étranger pour répondre à la consommation croissante et à la diversification des gammes de produits proposés.

La Chine est même le premier importateur mondial de produits laitiers. Ses importations ont augmenté de 10% en 2021 par rapport à l’année précédente.

Les produits laitiers français représentaient 6,51% des importations chinoises en 2021 en valeur faisant de la France le 5e exportateur mondial de produits laitiers en Chine derrière la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, l’Australie et l’Allemagne, devant les Etat-Unis qui détiennent 5,26% de parts de ce marché.

Les produits laitiers, allié d’une alimentation équilibrée

De plus en plus ajoutés au petit déjeuner ou lors des collations, ils font désormais partie des produits consommés quotidiennement car ils sont considérés comme étant :

  • sains, notamment grâce aux probiotiques et protéines qu’ils contiennent,
  • compatibles avec les régimes et la perte de poids,
  • bénéfiques pour le renforcement du système immunitaire et des os, particulièrement chez les personnes âgées, dont la proportion augmente au sein de la population en Chine du fait du vieillissement démographique en cours..

Des disparités sociologiques et géographiques

La consommation de produits laitiers croît de manière générale en Chine, les principaux consommateurs restent des urbains, plutôt jeunes davantage influencés par les modes de vie occidentaux.

L’engouement pour les bubbles tea, nouvelles boissons à base de billes de tapioca parfois lactées et plus largement, l’essor des boissons à emporter à base de thé ou de café encouragent la consommation de lait et offrent une nouvelle porte d’entrée pour le lait en Chine.

Le lait : une boisson tendance ?

L’absence d’habitude de consommation de produits laitiers favorise et entretient l’intolérance au lactose qui concerne l’immense majorité de la population chinoise. Cette intolérance se manifeste par un inconfort digestif pouvant aller, dans certains cas, à l’impossibilité de consommer du lactose.

La prévalence de cette intolérance au sein de la population chinoise s’explique par des prédispositions génétiques renforcées par le régime alimentaire historiquement faible en lactose.

En consommant régulièrement cette protéine, l’organisme produit de la lactase, l’enzyme nécessaire à la digestion du lactose. Ainsi, intégrer des produits laitiers consommés en faible quantité à ses habitudes alimentaires permet de réduire l’intolérance.

Enfin les changements de régimes alimentaires, notamment chez les enfants, conduiront à l’inscription de la consommation de produits laitiers dans l’alimentation quotidienne des chinois.

Les yaourts et leurs dérivés ont naturellement une faible concentration en lactose qui les rend particulièrement adaptés et appréciés en Chine.

Le développement du secteur des produits laitiers en Chine est soutenu par des modifications profondes des pratiques alimentaires annonçant une croissance durable du marché.

Vous souhaitez saisir les opportunités qu’offre le marché des produits laitiers en Chine ? Nos experts peuvent vous accompagner dans votre projet de développement en Chine

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24 janvier 2023, 11h : webinaire “filière compléments alimentaires”

L’exploration des nouveaux marchés et nouvelles synergies avec la cosmétique et l’aromathérapie.

Le marché chinois est l’un des plus gros marchés de compléments alimentaires dans le monde, avec environ 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Dans le cadre de ce webinaire, Innov’Alliance reçoit les experts Chine du réseau Globallians, dont :

  • Camille Verchery, fondateur et directeur de VVR International
  • Irénée Robin, directeur associé de VVR Medical

Ils présenteront les spécificités règlementaires, leur évolution, mais aussi les habitudes de consommation et de communication chinoises.

Cette présentation sera illustrée par plusieurs business cases et des best practices, insistant sur les différents «réseaux de distribution» et les «risques de gestion».

Retrouvez l’ensemble du programme de l’événement, la présentation des intervenants ainsi que le formulaire d’inscription en ligne
en cliquant ici.

Vous ne pouvez pas assister au webinaire, mais vous souhaitez saisir les opportunités qu’offre le marché chinois dans les secteurs des compléments alimentaires, des cosmétiques ou de l’aromathérapie ? Contactez l’équipe VVR!

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Chine : le marché du vin en cours de maturation

Le marché de l’alcool en Chine est en constante évolution, encouragé par les changements de pratiques et l’augmentation du revenu moyen.

En effet, progressivement la population chinoise se tourne vers des boissons importées, parmi lesquelles le vin, qui connaît un important succès..

En 2022, la consommation annuelle moyenne est de 2,5 litres de vin par personne majeure (en France, d’après l’INSEE, la consommation annuelle par personne était d’environ 36 litres en 2018).

Le vin n’est pas encore ancré dans les habitudes de consommation des chinois ce qui offre un fort potentiel de croissance pour ce marché.

Panorama du marché chinois du vin

  • Les vins étrangers sont considérés comme de meilleure qualité et plus raffinés que les vins chinois. Ils sont particulièrement appréciés en Chine et représentent 40% des ventes.
  • En 2021, le pays est le 6e importateur en volume avec 4,24 Mdl pour une valeur de 1, 43 milliards d’euro (faisant de la Chine le 7e importateur mondial en valeur).

Les vins made in China

Infos clés : 

  • 785 kha de surfaces de vignoble en Chine
  • 2e plus grande surface d’exploitation mondiale
  • 6,6 MhL de vin produit
  • 10ème producteur mondial

Jusqu’en 2012, la production de vin en Chine a connu un rapide développement avant de ralentir pour privilégier la qualité à l’accroissement des volumes produits.

Récemment, la tendance pour les produits nationaux et les nouvelles pratiques de consommation profitent au développement de la filière viticole chinoise dont les ventes ont bondi de 40% entre 2019 et 2021.

Les vignerons chinois ont su profiter du Covid et de l’explosion du commerce en ligne qui représente désormais 50% des ventes de vin en Chine (alors qu’en 2021, seulement 37% des ventes de vin étaient réalisées online. )

Un ralentissement des importations

Après une augmentation continue des importations de vin, atteignant son paroxysme en 2017 avec pas moins de 750 millions de litres de vin étranger importés, les importations ont diminué.

En 2021, le pays a diminué de 10 % le volume de vin importé par rapport à l’année 2020.

La tendance s’est poursuivie, renforcée par l’épidémie de COVID : les importations ont diminué de 1,29% en valeur au premier semestre 2022 (comparé au premier trimestre de l’année précédente).

Néanmoins cette diminution générale du volume d’importation cache la recomposition en cours du marché du vin en Chine qui se traduit notamment par sa montée en gamme.

La résilience des exportations françaises

A l’inverse de la tendance générale, les importations françaises résistent grâce à leur prestige et la qualité en accord avec les nouvelles exigences des consommateurs.

+ 34% en valeur et 10% en volume des exportations françaises entre 2020 et 2021
+ 1,36% en valeur au premier semestre 2022 comparé au premier semestre 2021 alors que le volume a diminué de 21,24 %.

L’évolution de la demande impose aux marques françaises d’ajuster leur positionnement, ainsi que leurs stratégies de marketing et de distribution.

Tendance : Éducation et montée en gamme

La culture et l’initiation à l’œnologie accompagnent l’achat de vin et contribuent à l’ancrer dans les pratiques de consommation en Chine.

Les amateurs de vin chinois …

  • … sont attentifs aux procédés de fabrication et à l’origine,
  • … privilégient les vins de milieu et haut de gamme,
  • … achètent auprès de cavistes spécialisés désormais largement concurrencés par les ventes en ligne qui ont explosé depuis la pandémie.

Les consommateurs de vin néophytes…

  • … prêtent une attention plus grande au prix,
  • …. recherchent des appellations évoquant la qualité et l’authenticité du produit. (En 2021, parmi les AOP françaises, les Bordeaux représentaient 66% des exportations françaises à destination de la Chine.)
  • …. les consommateurs plutôt jeunes, attirés par le côté festif et la nouveauté, se tournent de plus en plus vers les vins blancs ou même le Champagne.

Retrouvez notre précédent article “Le marché de la bière, des vins et des spiritueux en Chine” en ligne sur notre site internet.

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Sources : Business France, France AgriMer, le MOCI, Lavrf

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L’empire de la robotique

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Le septième salon China Information Technology Expo s’est tenu du 9 au 11 avril 2019 à Shenzhen.  A l’occasion de ce salon qui rassemblait les leaders mondiaux des technologies, les visiteurs ont pu découvrir et essayer leurs nouveautés et innovations comme le robot  Youxiaomei du groupe Shenzhen Excellant Technologies qui leur a servi des tasses de thé. Bien que les exposants rassemblés soient de nationalités variées, cet événement fut une véritable vitrine des progrès de la Chine dans ce secteur.

 

En accord avec le plan « made in China 2025 » dont l’objectif est de faire de la Chine un pays leader dans l’industrie de pointe, les investissements sont colossaux dans la Recherche et Développement. En effet la Chine souhaite s’imposer dans le marché mondial des secteurs innovants et stratégiques. Elle a pour ambition d’exporter des technologies conçues et développées nationalement et ainsi rompre avec le rôle « de sous-traitant » qu’elle occupait jusqu’alors dans le commerce mondialisé. Ainsi le high tech est en voie de devenir moteur de l’économie chinoise. Le pays enregistre la plus forte croissance du monde dans le secteur de la robotique et devrait le dominer largement dans les prochaines années. Si la Fédération Internationale de Robotique (FIR) notait un retard de la Chine en 2013 au regard du nombre de robots par travailleur (25 unités pour 10 000 travailleurs), ses progrès ont été considérables puisqu’elle comptait en 2016, 68 robots pour travailleur 10 000. En 2018, 340 000 étaient employés dans les usines chinoises. Les entreprises dont l’activité est liée à la fabrication de robots se multiplient : en 2017 le pays en comptait déjà plus de 6500. Mais cet essor dans le secteur de la robotique ne concerne pas uniquement les entreprises chinoises, de nombreux groupes étrangers intéressés par la croissance de l’industrie robotique et les opportunités que présente le marché chinois installent des usines de production en Chine.

 

Dans le secteur des services, la robotique connait en Chine la croissance la plus importante grâce aux progrès de l’intelligence artificielle et devrait représenter un marché de plus de 2,9 milliards de dollar à l’horizon 2020. Le fort engouement des entreprises pour ces technologies répondant à la volonté de performance et de rentabilité contribue également au dynamisme du secteur.

Si le robot est cher à l’achat, il permet rapidement de réaliser des économies importantes et de gagner en efficacité. Les exemples d’utilisation dans le secteur des services chinoise sont nombreux. Ainsi, les restaurants Robot.He du groupe Alibaba emploient exclusivement des robots pour le service des repas permettant d’en augmenter la rapidité et réaliser des économies de personnels considérables. Les robots sont également impliqués dans les services de poste. Depuis 2016, ils effectuent le tri des colis pour l’un des opérateurs de courrier dominant du pays. Dans le domaine de la distribution, l’entreprise de e-commerce chinoise JD.com a largement recours à la robotisation. Elle possède en effet des entrepôts entièrement robotisés. Pour la livraison es commandes l’entreprise a aussi recours à des robots, drones ou véhicules autonomes. Ces technologies innovantes permettent au groupe d’accroître ses performances de ventes et de temps de livraison.  La robotisation s’étend également au domaine de la santé. Dans certains hôpitaux à Pékin ou Shanghai, ce sont des robots qui gèrent la réception : ils ont la capacité de répondre à des milliers de questions et de guider les patients jusqu’au service souhaité. Utilisé depuis mars 2018, le robot développé par le groupe chinois iFlytek est quant à lui capable d’identifier des maladies et réaliser des diagnostics.  Le secteur de l’éducation fait également une place à la robotique. En 2018 près de 600 écoles maternelles en Chine utilisaient l’assistant d’enseignement Keeko développé pour interagir avec les enfants.

Enfin dans le domaine de l’industrie, la Chine domine également le marché de la robotique. En 2016, le pays représentait 30% de celui-ci. La FIR prévoit qu’en 2020, la Chine utilisera 950 300 robots dans ses industries et en produira 150 000. Le pays est déjà leader dans l’achat et l’utilisation de robots et est en passe de le devenir également dans la conception et la production.

 

De la vie quotidienne à l’industrie, l’utilisation de robots est massive. On en prévoit près de 3 millions dans le monde en 2020 rien que dans le secteur de l’industrie. La part de la Chine dans le développement de la robotique est majeure. Cette importance croissante témoigne du changement de position du pays dans le marché international : jadis « atelier du monde », elle en est désormais un des leaders. Le progrès de la Chine dans le domaine des hautes technologies est à la hauteur de ses ambitions de développement industriel et de sa volonté d’étendre son influence dans les secteurs clés de l’économie mondiale.

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SUR LE CHEMIN DE LA TRANSFORMATION DIGITALE

Mener la transition numérique en Chine

En termes de transformation digitale, la Chine semble avoir une longueur d’avance : intégration des nouvelles technologies dans les services (les paiements via mobiles), utilisation de l’intelligence artificielle et de l’analyse des données de masse dans la prise de décision (Cour de Hangzhou), comportement des consommateurs (vélos partagés), investissements publics (cf Article VVR sur les Smart Energies) … Des opportunités s’ouvrent ainsi en Chine dans ce domaine mais pas seulement. Nous parlerons ce mois-ci des autres transformations induites par la numérisation de l’économie chinoise et qui affectent votre structure.

Selon un rapport McKinsey, les transformations grâce à Internet pourraient contribuer à hauteur de 7% (en estimation basse) à 22% (en estimation haute) de la croissance du PIB chinois jusqu’en 2025. Les principaux secteurs où sont identifiés de fortes opportunités de croissance sont les objets de consommation électroniques (objets connectés, contenu pour média numérique…), l’automobile (la logistique de la supply chain, le développement de services grâce à l’interconnexion), l’industrie chimique (prévision de la demande et amélioration de la planification de la production, R&D…), les services financiers (réduction des prêts non-performants, opérations bancaires plus efficaces), l’immobilier (sourcing et marketing en ligne), et les services de santé (gestion des maladies chroniques à distance, e-commerce pour les traitements sans ordonnance). Pour être exact, la Chine est plus avancée que l’Europe pour ce qui est des technologies utilisées dans le service aux consommateurs, et les Chinois sont en demande de ces nouveaux produits ou services. Toutefois, le degré de digitalisation des industries reste relativement faible. C’est en réalité maintenant que se joue cette transformation et les entreprises européennes présentes en Chine, particulièrement les TPE-PMEs ont tout intérêt à s’adapter rapidement, afin d’être leader des disruptions à venir (gains de productivité, nouveaux business modèles…) et non la subir.

Outre les nouvelles technologies à développer pour vos clients, c’est en effet toute l’organisation de votre structure qui est impactée par le numérique, du développement du produit jusqu’à l’interaction avec vos clients, en passant par la gestion de la supply chain et le marketing. En Chine et particulièrement sur la côte, la plupart des entreprises ont déjà entamé cette transition : dans un sondage EgonZehnder (2016) sur un panel d’entreprises chinoises, 70% des participants rapportent que leur top management soutient activement la transition numérique, et la moitié d’entre eux indiquent que c’est le CEO même qui est le leader de ces efforts. Or il ne s’agit pas seulement de rechercher de nouvelles applications des technologies numériques, mais avant tout de disposer d’une équipe maîtrisant ces technologies et sachant réfléchir selon ce nouveau paradigme numérique (abandonner les présentations imprimées sur papier par exemple). En effet, une digitalisation réussie d’une entreprise impacte souvent jusqu’au business model. Il faut alors faire preuve d’adaptabilité, ce qui requiert une réflexion et un travail sur la politique de ressources humaines de votre entreprise.

De par l’ampleur des changements potentiels, il est indispensable que la transition numérique soit le fruit d’une stratégie établie par ou en coordination avec le top management (cf Article VVR sur les nouvelles façons de consommer en Chine). Cela implique par exemple de mettre en œuvre une nouvelle approche du leadership, encourageant d’avantage la collaboration, la curiosité et l’apprentissage constant des équipes. Par ailleurs, il s’agit également d’établir le département responsable de la transition numérique s’il en est un. Certaines entreprises optent pour la délégation de ces fonctions à un acteur externe.

Une fois cette stratégie décidée, il est important que le management la prenne en compte et adapte son approche vers plus de collaboration et d’encouragement à l’innovation si cela est judicieux, mais également vers l’organisation de formations. En effet, il est plus aisé de former des personnes déjà intégrées à l’entreprise plutôt que d’embaucher (cf Article VVR sur le recrutement en Chine). Si toutefois un besoin RH ne peut être satisfait en interne, il est alors nécessaire de s’engager sur la voie du recrutement, qui est dans ce domaine relativement compétitive.

En effet, étant donné la rapidité de la transformation, certains observateurs prévoient une insuffisance de la main d’œuvre qualifiée à venir en Chine dans le domaine de l’IT et des TICs. Il faut savoir que les salaires dans ce secteur sont déjà élevés, surtout dans les grandes villes côtières (Shanghai, Shenzhen) et pour des Chinois ayant une bonne maîtrise de l’anglais.

Ainsi, pour faciliter ce processus et garantir son succès, il est indispensable de suivre à la lettre une méthode de recrutement précise. D’abord, formuler avec clarté le ou les besoin(s) réel(s) de l’entreprise que le recrutement viendrait combler. Ensuite, définir exactement la fiche de poste : les missions et le profil recherché (chinois local, chinois ayant étudié à l’étranger ou expatrié). Le domaine de la digitalisation étant en construction, l’enjeu lors de la sélection consiste surtout en l’identification chez le futur recruté non pas de certaines compétences, bien qu’un terreau soit désirable, mais d’une potentialité. Plus encore que d’habitude, il ne s’agit pas de trouver un bon employé, mais il faut trouver la bonne personne, adaptée à votre entreprise et sa vision. Pour ce faire, l’analyse des motivations, de la mentalité, de l’approche face à un problème nouveau peuvent s’avérer des méthodes efficaces.

Pour plus de détails sur nos conseils pour un recrutement, se référer à l’article VVR correspondant.

En quelques mots, la transition numérique se déroule maintenant en Chine, et elle ouvre des portes pour de nouveaux produits et services, mais elle redéfinit également l’organisation et la vision des entreprises qui s’y engagent. Nous encourageons fortement les entreprises à faire le pas de la transition numérique maintenant, selon une stratégie ordonnée et mûrement réfléchie, et non d’une façon erratique et en réaction à l’environnement changeant. Cela induit d’y engager tous les départements de votre organisation. Au niveau RH, cela se traduira par un besoin de formation des équipes et par de nouveaux recrutements.

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CARTOGRAPHIE URBAINE DE LA CHINE

Villes de premier, second, troisième et quatrième tiers

En mai 2018, Morgan Stanley publiait un rapport, affirmant que la majorité de la croissance chinoise d’ici 2030 proviendrait des villes de troisième et quatrième tiers. Cette expression, devenue un lieu commun dans les analyses relatives aux consommateurs chinois, est loin d’être évidente… Mais elle est essentielle à la compréhension du fonctionnement de la Chine et à du comportement de ses consommateurs. Dans cet article, nous vous donnons quelques clés pour comprendre l’univers urbain chinois, ainsi que les opportunités qui s’y rapportent.

Classement des villes

Il n’existe pas de définition officielle des villes de premier, second, troisième et quatrième tiers en Chine. Pékin, Shanghai, Shenzhen et Canton sont unanimement reconnues comme villes de premier tiers. De même, les capitales de provinces sont généralement classées comme villes de second tiers. Toutefois, certains classements y ajoutent également Suzhou et Wuxi qui, bien qu’elles n’aient pas le statut administratif d’une capitale de province, ont une croissance économique similaire à ces villes. Hefei, capitale de l’Anhui est parfois classée comme ville de troisième tiers en raison de son PIB. Ces villes de troisième tiers désignent en général des villes qui ne sont pas capitales mais dont le poids économique est conséquent. Enfin, les villes de quatrième tiers n’ont pas le même dynamisme économique mais gardent un certain poids économique à cause de leur population importante.

Le Rising Lab de Yicai Media Group (l’un des premiers médias économiques de Chine) propose un classement annuel et, fait rare, rend une partie de sa méthodologie publique. Ce classement se base sur cinq critères : la concentration en ressources commerciales, la connectivité des transports (est-ce que la ville est un hub ?), les habitudes des résidents urbains (utilisation du e-commerce), la diversité des activités et la prévisibilité du futur (hausse du prix de l’immobilier, qualité du réseau routier, pollution, attraction des talents, index d’entrepreneuriat…). Des commentaires sur ce classement font remarquer à juste titre que placer telle ville dans un tiers ou dans un autre peut être un moyen de spéculer sur les prix de l’immobilier.

Il est donc important de se rappeler que chaque organisation fixe ses propres critères, généralement basé sur le PIB local, la population et le statut administratif de la ville (s’il s’agit d’une capitale de province ou non). Les frontières sont poreuses et la classification de certaines villes peut changer d’une étude à l’autre. De même, la dénomination « lower tier » ou ville d’un tiers inférieur est toute relative et peut désigner des villes de second tiers, villes plutôt riches à l’échelle de la Chine.

Une autre limite de cette classification est qu’elle regroupe sous un même nom des villes aux réalités très différentes, diminuant alors la pertinence des analyses économiques. En effet, on compte parmi les villes de second tiers des villes industrielles (Tianjin, Wuhan, Changsha), des villes côtières dont le marché de consommation est très développé (Nankin, Hangzhou, Wuxi et Suzhou) et des villes de l’intérieur, hubs industriels depuis les Nouvelles Routes de la Soie (Chengdu, Chongqing…).

Une carte des consommateurs

Malgré tout, cela reste une grille de lecture permettant de rendre quelque peu intelligible la diversité géographique de la Chine. Selon Morgan Stanley : les villes de troisième et quatrième tiers concentreront la majeure partie de la croissance économique chinoise d’ici à 2030 ; la consommation privée dans ces villes pourrait tripler pour atteindre 6 900 milliards de dollars. Ce rapport identifie plus particulièrement cinq villes-clusters où la croissance devrait se développer : la région Jing-Jin-Ji, le delta du Yangtze, la baie de Canton, la région du milieu du Yangtze, et enfin la région Chengdu-Chongqing.

Un premier argument en faveur de cette affirmation est le soutien politique dont bénéficie le développement économique de ces villes. En effet, le gouvernement central et les gouvernements provinciaux multiplient les plans de développement inter-régionaux et intrarégionaux, qui consistent principalement en l’amélioration des infrastructures. Ainsi, les réseaux des trains à grande vitesse s’étendent à travers la Chine et divisent par deux au moins les temps de trajet, rendant ces régions plus attractives.

Les villes de second tiers surtout, quand elles ont les ressources financières pour, proposent par ailleurs des allocations financières pour les jeunes diplômés désireux de devenir propriétaires, une chose importante en Chine. De plus, alors que les villes de premier tiers pratiquent des politiques de hukou* très restrictives afin de faire baisser leur population (à l’exception de Shenzhen), il est relativement aisé pour les jeunes diplômés d’obtenir le hukou des villes de second tiers. Ainsi, Morgan Stanley estime à 2.5% la croissance urbaine annuelle des villes de tiers inférieur entre 2017 et 2030, croissance soutenue également par un taux de fertilité plus élevé en raison du coût de la vie moins cher qu’à Pékin ou Shanghai.

Pour les entreprises chinoises et européennes, cette évolution démographique signifie donc une main d’œuvre de plus en plus qualifiée (surtout dans les villes de second tiers), et un meilleur réseau d’infrastructures, réduisant les coûts d’implantation. Les salaires augmentant parallèlement sur la côte, de plus en plus d’industries se sont déjà délocalisées dans ces villes aux coûts de production moindre et de mieux en mieux connectées grâce à l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie.

Cette évolution démographique est également une opportunité pour le secteur de la distribution, avec de nouveaux consommateurs se profilant dans des villes plus facilement accessibles. Ainsi, de plus en plus de marques internationales se tournent vers ces villes décrites comme un réservoir inexploité de consommateurs. Tout d’abord, pour des raisons structurelles évidentes (des loyers moins coûteux), les résidents des villes de tiers inférieur ont tendance à réserver une plus grande partie de leur budget aux dépenses discrétionnaires. Bien que la part de consommateurs pouvant acheter des produits européens (d’une gamme généralement supérieure) soit plus restreinte que dans les villes de premier tiers, les quantités achetées par consommateur sont plus importantes.

Par ailleurs, une enquête consommateurs réalisée sur plus de 3000 foyers par AlphaWise relève non seulement un rapprochement des salaires entre villes mais également un changement dans les habitudes de consommation. Les consommateurs des villes de troisième et quatrième tiers prêtent désormais plus attention à la valeur de leurs achats : montée en gamme des produits consommés, sensibilité aux marques (surtout locales), importance attachée à la rapidité, la qualité et la dose de distraction du service. En termes d’industries, il existe donc des opportunités indéniables pour les biens de consommation courante (électroménager, alimentation et boisson – particulièrement les produits laitiers, produits de beauté et maquillage), produits dont la fréquence d’achat est importante. Par ailleurs, les industries de loisirs (tourisme, cinéma) et le domaine de l’éducation devraient également connaitre un fort développement. Enfin, en ce qui concerne le mode de retail, il est fortement recommandé d’investir dans le e-commerce pour des raisons d’accessibilité.

Dans ce tableau fortement positif des villes de tiers inférieur en Chine, il faut cependant mentionner certaines limites. Tout d’abord, à l’heure actuelle, les coûts et risques d’implantation dans les villes de troisième et de quatrième tiers restent élevés car il existe peu d’espaces de retail de qualité et le pool de consommateurs est incertain. Il est alors d’autant plus judicieux de miser sur le e-commerce pour atteindre ces consommateurs (même si celui-ci comporte également ses propres limites, cf article VVR du mois de Juillet).

De plus, certains consommateurs des villes de troisième et quatrième tiers ont peut-être aujourd’hui le même pouvoir d’achat que des consommateurs de villes de premier et de second tiers, mais cela ne signifie pas qu’ils reproduisent les mêmes habitudes de consommation : il faut donc attentivement étudier les habitudes de consommation spécifiques aux résidents de ces villes et ne pas se contenter de répliquer un modèle ayant bien marché à Shanghai. Une part d’éducation du public aux produits internationaux (aux appellations d’origine contrôlée par exemple) peut être nécessaire.

Enfin, un dernier risque réside dans la réglementation, notamment celle relative au marché de l’immobilier. En effet, une grande partie de l’attractivité de ces villes provient des coûts de l’immobilier bas, attirant de nouveaux foyers qui bénéficient également de ce fait d’un budget pour les dépenses discrétionnaires plus important. Toutefois, de l’avis de toutes les analyses, un tel changement ne semble pas se profiler aujourd’hui.

En résumé, la Chine offre des marchés divers dont il est important d’étudier les situations spécifiques. Les différents tiers sont une façon d’approcher cette diversité, permettant les analyses détaillées ci-dessus. Ce n’est toutefois pas la seule façon et les habitudes de consommation peuvent varier tout aussi grandement entre différentes générations par exemple.

* Le hukou est un permis de résidence dont les citoyens chinois disposent, en fonction de leur lieur d’origine (hukou de Shanghai, hukou de Pékin, hukou du Jiangsu…), comme une sorte de « nationalité » à l’échelle de la province ou d’une ville. Il leur permet de bénéficier d’un certain nombre de services publics dans leur province ou ville de résidence.

Par Manon Bellon

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QU’APPELLE-T-ON LES « VILLAGES TAOBAOS » ?

Taobao : Il s’agit de la plateforme de vente en ligne lancée en 2003 par Alibaba. Cette plateforme C2C compte aujourd’hui plus de 500 millions d’utilisateurs actifs et comprend également une branche B2C lancée en 2008 : T-Mall. Au total, ce serait près de 3 000 milliards de yuans échangés sur ces deux plateformes au cours de l’année 2017.

Cette année, une grande partie des déguisements d’Halloween portés dans les villes de la côte provenaient probablement d’un petit village d’une province rurale de la Chine, un de ces villages surnommés « villages Taobaos ». Il s’agit d’un autre aspect de la révolution du retail en Chine et nous vous en proposons ici une lecture dont nous espérons qu’elle vous inspirera dans votre approche du e-commerce chinois. En quoi consiste exactement ces villages ? Comment des entrepreneurs avec peu de ressources se sont-ils appropriés le e-commerce avec succès et quelle utilisation en font-ils ? Outre le fait de mieux connaitre la situation actuelle dans ce pays, les sociétés européennes de retail, à qui il est souvent conseillé de développer une stratégie de e-commerce dans leur activité en Chine, peuvent également s’inspirer de ces micro-entreprises.

Une communauté rurale tournée vers le e-commerce

La définition officielle d’un « village Taobao » est une communauté rurale dont au moins 10% des familles utilise Taobao pour la vente de leurs produits, ou dans lequel 100 boutiques en ligne ont été ouvertes par des villageois ; et dont le volume de transaction est d’au moins 10millions de yuans. Cette définition est donnée par Aliresearch, centre de recherche d’Alibaba dont le travail est de compiler et d’exploiter toutes statistiques utiles sur la nature de leurs commerces en ligne. Ces villages se sont d’abord développés dans le cadre d’Alibaba, et ont été rapidement soutenus par les autorités chinoises qui voient en eux un moyen de lutte contre la pauvreté, de promouvoir le développement des provinces de l’Ouest, et de ralentir l’exode rural, priorités du 13ème Plan Quinquennal. Il faut savoir qu’aujourd’hui, encore 45% de la population chinoise vit dans des villages (souvent plus grands que nos villages européens). Ces organisations sont d’autant plus les bienvenues qu’elles naissent d’initiatives personnelles, apportant ainsi une culture de l’entrepreneuriat dans les campagnes chinoises, culture identifiée comme l’une des clés du succès des villes modernes de la côté. Aujourd’hui, JD.com promeut également sa plateforme dans les communautés rurales.

En croissance de 25% en 2015, on dénombre 2 118 « villages Taobaos » en 2017, totalisant 120 milliards de yuans de ventes (Aliresearch). C’est en tout 1.3% de la population active chinoise qui est impliquée dans le e-commerce cette année-là (10millions). Comme mentionné ci-dessus, cette initiative est activement soutenue par Alibaba qui a publié un plan d’investissement 2017-2019 de 1,6 milliards USD, avec pour objectif d’ouvrir 100 000 centres Taobaos ruraux. Le deuxième acteur important est le gouvernement chinois qui, pour les raisons susmentionnées, alloue 300millions USD à 200 comtés ruraux pour la construction d’entrepôts, la formation de main d’œuvre. En conséquence, il semblerait que les jeunes reviennent à la campagne ou du moins en partent moins puisque 52% des propriétaires de commerce en ligne dans ces villages ont moins de 30ans.

Des micro-entreprises qui expérimentent

Ces statistiques démontrent le succès a priori d’un business model disposant d’un style de gestion unique : ces micro-entreprises sont en effet souvent ouvertes par des personnes ayant peu de qualification et qui, profitant des faibles coûts d’entrée, adoptent une approche d’expérimentation du marché, en adaptant constamment leurs produits grâce aux statistiques fournies par Taobao et aux retours clients. La plupart de ces entreprises produisent dans les villages pour vendre vers les villes, mais certains font l’inverse : ils achètent dans les grandes villes et distribuent ensuite dans les villages. Pour ceux qui vendent vers les villes, le e-commerce leur donne accès à un marché bien plus grand, abolissant les distances (pourvu que les infrastructures le permettent) et permettant de vendre ses produits plus chers dans des villes au pouvoir d’achat plus élevé. Enfin, on observe différentes utilisations de ce nouveau canal de distribution. Certains villages se spécialisent dans les produits agricoles locaux (baies de Goji de Ningxia, pousses de bambous, thé, et patates douces à Suichang) lorsque d’autre se spécialisent dans un type de produit sans relation avec la localisation (équipement d’extérieur, costumes…). Il semblerait que ce soit dans le premier domaine que la demande est la plus forte, les consommateurs attendant des produits locaux moins chers et potentiellement plus sains (agriculture biologique). On remarque par ailleurs que la spécialisation se fait souvent à l’échelle du village, d’où la dénomination de « villages Taobaos », impliquant une échelle plus large qu’une simple boutique.

Spécialisation régionale?

Autres évolutions intéressantes, certains villages ont mis en place des associations « Taobaos » pour assurer la qualité, à l’image d’une Chambre d’Industrie. Par ailleurs, les « villages Taobaos » voient leurs activités tertiaires (vente, livraison, stockage) se développer fortement, jusqu’à représenter 50% du PIB local. Enfin, l’éco-tourisme se développe également, conséquence de la familiarisation des citadins avec les produits ruraux. Cette dernière évolution est d’autant plus intéressante pour les sociétés européennes que l’on observe en Europe un phénomène similaire. Sans discuter des voyages thématiques « Grands crus » et autres en France dont la popularité augmente tous les ans, on peut citer le cas de ce village de Momchilovtsi en Bulgarie, dont le yaourt est devenu extrêmement populaire en Chine, conduisant des cars de touristes jusqu’à ce village des montagnes de Rhodope. Ainsi, l’origine et l’identité locale devient un concept de branding de plus en plus important en Chine.

Survivre à la concurrence sur les plateformes

Il faut toutefois mentionner certaines limites rencontrées dans ces « villages Taobaos ». Tout d’abord, leur développement n’est pas si évident car l’accès aux technologies numériques est encore bien souvent limité en Chine : 1% des foyers connectés au haut débit dans la plupart des villages (l’objectif annoncé dans le plan gouvernemental « Internet + » est de 98% en 2020.) Une autre limite, plus commune dans le domaine du e-commerce et également rencontrée par les sociétés européennes, est celle d’un branding limité et donc de produits facilement copiés. Ainsi, le « village Taobao » de Qingyangliu n’a que 20 à 30% de business viables ; la cause identifiée est un marché saturé où il est difficile d’être compétitif face aux grosses entreprises. Une autre conséquence négative de ce développement est enfin la pollution environnementale : l’augmentation des déchets n’est en effet pas contrôlée.

Entre opportunité de développement et concept dont la rentabilité durable reste encore à prouver, les « villages Taobaos » sont en tout état de cause une curiosité de la révolution du retail en Chine, illustration de l’esprit d’entreprise actif que l’on peut trouver en Chine. Ils prouvent également que le e-commerce offre des opportunités en termes d’accès à bas coût à des marchés éloignés mais que les difficultés persistent, notamment lorsqu’il s’agit de construire une image de marque, sur un marché saturé.

Par Manon Bellon

Crédits images : Greg Jenkins

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