Le plus grand marché mondial de la construction écologique. Avec environ 92 903 040 m² (9 290 ha) de surface constructible écologique et durable certifiée, la Chine devance désormais les États-Unis. Et ce en une dizaine d’années, soit deux fois moins de temps que leur homologue américain. Selon l’Accord de Paris sur le climat, un taux de construction commerciale de 50 % est prévu d’ici 2020. Si cette promesse est tenue, environ la moitié de la surface constructible écologique du monde se trouvera dans l’Empire du milieu.
Pour ses bâtiments écologiques, la Chine recourt à la certification nationale Three-star standard et à deux autres certifications occidentales, à savoir la certification américaine LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) et le BREEAM (méthode d’évaluation environnementale du Building Research Establisment) du Royaume-Uni.
L’importance de la durabilité
Ces trois certifications concurrentes ont toutefois leurs limites, surtout face à une urbanisation galopante. Ainsi, dans les 15 prochaines années, 300 millions de Chinois en plus devraient s’exiler en ville, d’où l’urgence de développer davantage de bâtiments écologiques, tout en gardant à l’esprit l’importance de la durabilité.
Concernant la construction, la Chine pense le plus souvent à court terme en termes de coût plutôt qu’à toutes les économies qu’elle pourrait réaliser à long terme, en mettant en avant la performance énergétique. Et malgré ses initiatives en ce sens, telles que la norme en faveur de la performance énergétique des bâtiments instaurée par le ministère chinois du Logement et du Développement urbain et rural, ces programmes restent facultatifs pour la majorité des bâtiments et ont peu chance de réduire à grande échelle la consommation d’énergie dans le pays.
En outre, de nouveaux indicateurs qui répondent aux changements climatiques devraient être mis en place, tels que la réduction des émissions des gaz à effet de serre ou l’empreinte carbone dans les bâtiments. Les certifications devraient également tenir compte de l’étendue de la Chine, de ses différentes zones climatiques et de chaque situation locale.
Les techniques de construction écologique peuvent représenter de 10 à 30 % de frais supplémentaires. Un véritable frein pour de nombreux constructeurs. Et si le gouvernement chinois souhaite subventionner environ 40 à 50 % des frais de construction supplémentaires grâce à une série de règlements et de politiques, le plus souvent, les constructeurs de bâtiments publics et les acheteurs (de nationalité chinoise) d’un logement résidentiel sont les bénéficiaires de telles subventions. De plus, les bâtiments publics peuvent obtenir une certification plus rapidement que pour ceux du privé. Ce qui explique qu’en 2013, plus de 70 % des bâtiments écologiques étaient des bâtiments publics.
Besoin de la technologie occidentale
Depuis plusieurs années, les écocités connaissent un succès fulgurant. L’une des plus célèbres est celle située autour de la ville portuaire de Tianjin. Construit en partenariat avec un fonds souverain de Singapour, le projet prévoit de transformer un ancien marais inhabitable en un quartier résidentiel pouvant accueillir plus d’un million de personnes, une sorte de cité satellite de la municipalité.
Plus de 100 éco-projets sont essaimés dans tout la Chine. Ils sont principalement destinés à accueillir de nouvelles villes de 250 000 à 500 000 personnes et offrent de belles opportunités aux technologies occidentales dans un pays qui a soif de savoir-faire étranger. Toutefois, les bâtiments écologiques sont strictement définis en fonction des certifications. Seuls les matériaux et les solutions qui contribueront à améliorer le score des certifications auront une chance d’entrer sur le marché chinois de la construction écologique.