La Chine, solution de financement pour les PME technologiques françaises
Interview de Camille Verchery, CEO de VVR International, pour le dossier « PME françaises, n’ayez plus peur du marché chinos », paru dans Classe Export, le magazine francophone du commerce international.
Le 13ème plan quinquennal chinois (2015-2020) a eu un impact inattendu : La Chine est en train de devenir une solution performante et inattendue de financement des PME technologiques européennes.
Ce plan quinquennal a pour vocation de donner les orientations stratégiques de la Chine. Il est suivi à la lettre par tous les acteurs de l’économie, privés comme publics. Pour résumer on peut y voir 2 grandes orientations donc l’objectif est de conserver la croissance économique tout en améliorant l’environnement : Lutter contre la pollution et développer l’innovation.
Le plan quinquennal chinois demande aux sociétés chinoises de développer l’innovation et de se moderniser dans de nombreux secteurs (automobile, pharmaceutiques, énergies renouvelables, traitement de l’eau, agroalimentaire,
médical…).
Les sociétés chinoises sont donc à la recherche de technologies, procédés et équipements novateurs pour le marché chinois, qu’elles pourront intégrer et fabriquer localement pour ce marché immense. Elles sont particulièrement à la recherche d’innovation dans le monde des énergies renouvelables, des traitements de l’eau, de la performance énergétique dans les secteurs automobile, de la construction, de la sécurisation de la chaine alimentaire, etc…
Pourtant, l’innovation chinoise reste encore, dans ces domaines, en retard par rapport à l’Europe, aux USA ou au Japon, en revanche, le marché est très demandeur et surtout prêt à prendre des paris technologiques ambitieux, prêt à tester à grande échelle des concepts encore au premier stade d’industrialisation.
L’intégration de la technologie occidentale a toujours été un objectif fort des acteurs économiques chinois, mais après l’échec du système de Joint-Venture, face à la difficulté de gestion d’un transfert de technologie, et face à la lenteur de leur propre capacité d’innovation, les industriels chinois ont recherché d’autres modèles. Or, depuis 2012, la Chine a su développer un formidable système de financement de son économie privée, au-delà des acteurs bancaires classiques. Ainsi, la bourse et les fonds d’investissements sont devenus des acteurs structurés et puissants.
Depuis 2015, les midcaps chinoises peuvent s’appuyer sur la formidable réserve financière de la Chine pour proposer de financer ou simplement racheter des sociétés européennes bien positionnées sur leur marché, pour rapidement prendre position sur le marché chinois.